« On m’a pris pour un trafiquant de cannabis »

ils m’ont demandé de lever les mains. Ce que j’ai fait, avant de les rabaisser. Peut-être un peu vite, car ils ont appuyé leur mise en joue.

« On m’a pris pour un trafiquant de cannabis »
Guillaume Guieu, 34 ans, producteur de chanvre dans le Vaucluse, évoque le jour où il a été pris pour un trafiquant de cannabis.

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Publié le 10 janvier 2024
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Portrait illustré de Guillaume Guieu, producteur de chanvre dans le Vaucluse

« Cela faisait déjà plusieurs années que je cultivais du chanvre, mais c’était la première fois dans cette parcelle, raconte Guillaume Guieu. On avait planté très tôt, donc les plants étaient très grands : ils dépassaient la haie qui était à 3,5 mètres de hauteur. Un matin, j’arrive dans le champ pour couper l’irrigation, et je tombe nez à nez avec des militaires, armés, qui pensaient à du trafic du cannabis. Arme au poing, à 40 m, ils m’ont demandé de lever les mains. Ce que j’ai fait, avant de les rabaisser. Peut-être un peu vite, car ils ont appuyé leur mise en joue. Là, mon cœur a décroché. Ils m’ont neutralisé, menotté. J’ai mis du temps à reprendre mes esprits.

Heureusement, étant impliqué localement, j’ai participé aux élections municipales, ce qui m’a permis de rencontrer les élus locaux et les forces de l’ordre. Le chef en charge de l’opération m’a reconnu, et j’ai expliqué que c’était du chanvre. Visuellement, c’est très difficile de faire la différence avec du cannabis. Très vite l’ambiance s’est détendue. J’ai montré sur mon téléphone mon Kbis afférent à la production de cette fibre. »

Chanvre : La vente de fleurs et de feuilles de CBD est possible (29/12/2022)

« J’aurais perdu autour de 20 000 € »
« Dans les faits, ils enquêtaient depuis plusieurs semaines, précise Guillaume Guieu. Ils avaient vu que le propriétaire de la parcelle n’était pas agriculteur, mais ne savaient pas que j’avais un bail agricole. Ils ne l’avaient pas contacté craignant que ce ne soit du cannabis et qu’il prévienne les trafiquants. Ils ont fait une douzaine de jours de planque avant d’obtenir le feu vert du procureur pour l’opération. J’ai eu de la chance : ils m’ont expliqué qu’ils avaient prévu de détruire ma production l’après-midi. C’était du chanvre à CBD, j’aurais perdu autour de 20 000 €, soit la totalité de mon travail annuel.

J’ai pu leur expliquer le détail de la législation que je connaissais bien car nous étions en train de monter l’AFPC, l’Association française des producteurs de cannabinoïdes. Nous conseillons d’ailleurs à ceux qui se lancent dans cette production de nous rejoindre, et de se déclarer aux autorités en amont. C’est d’ailleurs mon regret, car cela aurait évité de gaspiller de l’argent public. Cette expérience a été un peu traumatisante, mais ils étaient vraiment de bonne foi et bienveillants. Et cette mésaventure nous a permis d’agir rapidement sur d’autres histoires autour de la culture du chanvre. »

Commentaires

Manque de culture !?

Ils ne l’avaient pas contacté craignant que ce ne soit du cannabis et qu’il prévienne les trafiquants.

Ils ont fait une douzaine de jours de planque avant d’obtenir le feu vert du procureur pour l’opération.

J’ai eu de la chance : ils m’ont expliqué qu’ils avaient prévu de détruire ma production l’après-midi.

La chance de ne pas être tué pour du chanvre !

La perte de revenus Vs la vie !

Ils auraient pu éviter ce problème de gaspillage de temps et effectifs en vérifiant le taux de CBD de la culture !
En faisant analyser des feuilles par différents laboratoires spécialisés, utilisés lors de procès !;O)

Depuis des années il existe des appareils qui peuvent donner avec précision
des informations sur le contenu de la plante de cannabis.
Contenu en taux de CBD et THC.

Rappelons que le faible taux de THC du chanvre à moins de .03 % de THC
peut être extrait pour obtenir le Delta-8-THC
qui provoque des effets similaires à ceux du cannabis. Thérapeutique et récréatif !

Le Δ-8-tétrahydrocannabinol est un cannabinoïde psychoactif présent dans la plante de cannabis.
C'est un isomère du delta-9-tétrahydrocannabinol, le composé communément appelé THC.

https://www.uottawa.ca/notre-universite/medias/nouvelles/lanalyse-du-can...
L’analyse du cannabis à portée de main
MÉDIA
SALLE DE PRESSE
Publié le 16 octobre 2019
Un plant de cannabis avec un capteur permettant de mesurer le ratio de THC et CBD

Un dispositif simple, capable de détecter et d'analyser la teneur en cannabinoïdes des plants de cannabis en quelques secondes, sera bientôt disponible.

Des chercheurs de l'Université d'Ottawa ont mis au point une technologie peu coûteuse et miniaturisée pour permettre aux producteurs de cannabis ainsi qu’aux autorités policières d’effectuer des analyses sur place, sans délai.

Ils ont inventé un capteur permettant de mesurer le ratio des deux principaux composants pharmacologiques du cannabis : le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD).

La technologie peut rapidement analyser un extrait de plante, ou du cannabis vaporisé ou brûlé, de façon simple, abordable, facile à transporter et accessible à tous.

Le THC est le principal composant psychoactif du cannabis qui donne aux consommateurs un « high ».
Le CBD est un composé que l'on trouve dans le cannabis. Selon Santé Canada, il ne produit pas un « high » ou une intoxication.

Pour des raisons de sécurité, d'efficacité, de contrôle de la qualité et d'application de la loi, l'étiquetage de la teneur en THC et en CBD du cannabis et des produits connexes est obligatoire au Canada.

Cette recherche est le fruit d'une collaboration entre trois professeurs de l'Université d'Ottawa : Dr Adam Shuhendler (Département de chimie et sciences biomoléculaires), Dr Benoît Lessard (Département de génie chimique et biologique) et Dr Cory Harris (Département de biologie). L'étude a été pilotée par Zachary Comeau, un étudiant diplômé.

« L'analyse du cannabis est effectuée régulièrement par des producteurs autorisés afin de caractériser leurs cultures et déterminer le ratio THC:CBD, ce qui leur permet de savoir si leur plante est mieux adaptée à un usage récréatif ou médicinal », a expliqué le Dr Benoît Lessard. « Toutefois, ces tests sont présentement effectués à l'aide de techniques analytiques complexes, lentes et coûteuses. L'accessibilité et la simplicité de notre appareil permettraient non seulement de réduire les coûts et d'accélérer les tests pour les producteurs autorisés, mais aussi de permettre aux consommateurs et aux producteurs à domicile de caractériser le cannabis. Il n'existait auparavant aucune technologie de ce genre pour le contrôle de la qualité du cannabis. »

L'appareil pourrait également être utilisé par les autorités policières.

« Comme le capteur est capable de détecter le THC et le CBD directement à partir d'échantillons vaporisés ou brûlés (de la fumée, par exemple), une analyse rapide et peu coûteuse de l'environnement est également possible, ce qui est important pour appliquer des politiques de tolérance zéro liées au cannabis », a affirmé le Dr Cory Harris. « Par exemple, les policiers peuvent activer le détecteur, ce qui permettrait d'obtenir une lecture objective du THC et/ou du CBD dans un véhicule, où l'usage du cannabis est actuellement interdit par la loi canadienne. »

« Notre capteur peut faciliter le contrôle de la qualité des plants de cannabis à l’échelle industrielle comme à l’échelle domestique, et peut permettre une évaluation sur-le-champ des cannabinoïdes pour faire appliquer et respecter la loi. » - Dr Adam Shuhendler

L'appareil est constitué de transistors organiques à couche mince dans lesquels ont été intégrés des chimiocapteurs.

Puce avec une série de capteurs à base de transistors organiques à couche mince
La recherche, qui a débuté en 2018, a été entièrement menée à l'Université d'Ottawa. C'est là que les dispositifs ont été fabriqués, exposés au THC et/ou au CBD, et testés.

« Avec ce capteur, nous pouvons mettre à portée de main des techniques complexes de chimie analytique. » - Dr Adam Shuhendler

Les chercheurs ont lancé une entreprise en démarrage nommée Ekidna Sensingnorth_eastlien externe autour de cette technologie, qui a été brevetée par l'Université d’Ottawa.

Leur étude On-the-Spot Detection and Speciation of Cannabinoids Using Organic Thin-Film Transistorsnorth_eastlien externe sera publiée dans le numéro d'octobre du journal ACS Sensors.

Pour plus d’informations :
Justine Boutet
Agente de relations médias
Cell: 613.762.2908
justine.boutet@uottawa.ca

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