Dirigeant de "Cannabis Montréal" condamné à cinq ans de pénitencier

Michel Lalancette, un militant antiprohibitionniste

Cannabis Montréal, premier coffeeshop de type hollandais à Montréal
Considérant que la reconaissance de la dignitié inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde
Mouvement pour des alternatives à la guerre à la drogue

La Presse, 20 décembre 1988
Par Joyce Napier

L'un des leaders de «Cannabis Montréal», organisme qui lutte pour faire légaliser la vente du haschisch, a été condamné hier à cinq ans de pénitencier pour une kyrielle d'accusations de trafic et de possession de stupéfiants.

Michel Lalancette, 31 ans, avait plaidé coupable au printemps dernier, après avoir été arrêté pour la troisième fois par les policiers de la Communauté urbaine de Montréal, et traduit devant le tribunal. Au moment de son arrestation, en effet, il était en instance de procès pour une autre série d'offenses en vertu de la Loi sur les stupéfiants et était en liberté sous caution de $1000.

En rendant sa décision, le juge Marc Lamarre, de la Cour du Québec, a noté que M. Lalancette, contrairement à ce qu'avait tenté d'établir son avocat, n'est pas un idéaliste, mais bien un individu qui faisait le trafic de stupéfiants uniquement pour des «raisons mercantiles».

Lors des représentations sur sentence, l'avocat de l'accusé, Me Pierre Pannacio, a fait valoir que le tribunal devait être clément, son client n'étant pas un criminel. M. Lalancette exploitait «ouvertement» son commerce dans son établissement, Café Choses et Autres, rue Lafontaine à Montréal, un restaurant qui a été vendu depuis. Le but des opérations de «Cannabis Montréal» était de promouvoir la vente libre de haschisch et de marijuana, a dit l'avocat, notant qu'en fait son client n'était que le «Robin des bois du centre-sud».

En revanche, le procureur de la Couronne, Me Daniel Brunet, a suggéré au tribunal de condamner l'accusé qui n'en était pas à ses premiers démêlés avec la justice, à sept ans de pénitencier.

M. Lalancette a été arrêté une première fois en mai 1987. La police a alors saisi 393 grammes de haschisch, 300 grammes de champignons magiques, de la marijuana, et $20,000.

Remis en liberté sous conditions, M. Lalancette a été arrêté une deuxième fois en mars dernier. Encore une fois, les policiers ont saisi 300 grammes de haschisch, des champignons magiques et $16000. Il a été remis en liberté sous caution de $1000.

Lors de sa troisième arrestation, les policiers ont saisi 253 grammes de haschisch, 60 grammes de marijuana et un revolver de calibre .25 volé.