Des vices plus viciés que d'autres?

Que celui qui n’a jamais péché me lance la première pierre… Un instant par exemple, êtes-vous même certain de n’avoir jamais péché? Car notre vision des vices varie beaucoup selon notre vécu par rapport à ceux-ci.

Tout d’abord, tous les jours vous voyez des publicités de loteries ou encore de boisson alcoolisée quelconque toujours faites pour vous allécher, sans pour autant vous en outrer (À moins que vous aussi elles vous exaspèrent). Pourtant, tout récemment Santé Canada rappelait à l’ordre les compagnies productrices de cannabis médical sur leur façon de mettre en marché leur produit, allant même jusqu’à interdire de les montrer. Oui à la puissance de la petite pilule bleue mais non à l'herbe des dieux !

Dans le National Post, Pete McMartin rapportait que le gouvernement de Colombie-Britannique a décidé de lancer un nouveau plan pour combattre la dépendance au jeu. Le problème c’est que le même gouvernement, l'année dernière, a mis en place des mesures visant à faire accroître le nombre de joueurs, en multipliant les points de ventes ainsi que les casinos tout en permettant un affichage publicitaire sur les guichets bancaires. Cela leur a rapporté plus d'un milliard de revenus supplémentaires... mais à quel prix ?

D’ailleurs, le gouvernement du Québec ne fait pas meilleure figure dans le dossier. Alors qu’en 2012-2013 il touchait 1,194 milliard en dividendes tirés des profits de Loto-Québec, cette dernière n’a déboursé que 311 millions de dollars à la lutte contre le jeu problématique depuis 1999. Plus frappant encore, alors que les médias comme La Presse s’emportaient vis-à-vis du nombre de personnes internées temporairement pour des problèmes psychotiques lié "possiblement" à leur consommation de cannabis qui frôlait les 700, le service «Jeu : Aide et Référence» indiquait à son rapport annuel de 2013-2014 que près de 12 000 personnes ont utilisé leur service.

Tout comme en Colombie-Britannique, les dispensaires québécois opèrent dans une zone grise. Malgré ce fait regrettable, ces endroits offrent un lieu sécuritaire et professionnel pour se procurer du cannabis de qualité. De plus, ces clubs compassion mettent à la disposition des personnes souffrantes différents dérivés que peu de revendeurs offrent sur le marché noir, tel que des capsules, des onguents et bien plus encore.

L’an dernier, la députée conservatrice de Vancouver-Sud, Wai Young, a d’ailleurs fait une drôle de déclaration : «Lorsque vous légalisez quelque chose, c’est comme dire "C’est OK de fumer ça" c’est ça le message, le message public que vous envoyez aux jeunes… Et je ne veux pas que nous, en tant que gouvernement ou société, disions aux gens, "Fumer ça c’est bien" parce que non ce ne l’est pas.»

Questionnée à savoir si la consommation d'alcool chez les jeunes est acceptable pour elle puisque son parti supportait la légalisation de celle-ci à l'époque de la prohibition, elle a répliqué que cela n’était pas pareil puisque ça avait été légalisé «Il y a très, très longtemps». Assez ironique quand on y pense car ça ne fait pas encore cent ans que le cannabis est prohibé... en d'autres mots, sa consommation remonte à la nuit des temps.

Quand viendra dont le temps où les «vices» seront égaux?


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