Je campagne
Tu t'en crisses
Il t'endort
Nous sommes baisés
Vous êtes apathiques
Ils s'en mettent plein les poches

Toujours la même vieille histoire. Une élection. Une seule question. Une seule chance de répondre. Un choix qui n'en est pas un. Un choix qui donne au candidat choisi le choix de choisir ce qu'il veut par la suite...

Aucune redevance. Comme un professeur qui bénéficie d'une sécurité d'emploi pour quatre ans. Il enseigne. Il sait. Il agit pour confirmer ses dires, pour tenter de prouver que ça marche. Que son gouvernement va de l'avant, qui est, soit dit en passant, dans le sens contraire de la direction diamétralement opposée à l'orientation inverse de celle qu'il n'a pas prise...

La démocratie libérale se félicite pour sa liberté d'expression et d'opinion. Parlons, ayons un "véritable débat public". Les "acteurs sociaux" majeurs doivent s'assembler autour d'un "projet de société".

Allez, citoyen! Exprime qui tu es, va voter!

C'est l'examen. Le seul moment où on demande notre avis; on doit exprimer l'avis enseigné, la bonne réponse.

Le reste du temps? On écoute. On reste bien sage et calme, assis, sans regarder par la fenêtre ou dessiner dans notre cahier. On doit être attentif au "savant" qui professe. Pour ce faire, nous devons ignorer nos propres besoins et donner de l'attention à celui qui en demande...

Un enfant entre à l'école. Il est plein de vie. Il court, il bouge, il parle, il pointe, il nomme, il interagit naturellement avec les enfants qui l'entourent. Il apprend. Ne pas courir, ne pas bouger. Il apprend le silence et la politesse. Il nomme uniquement lorsqu'on lui demande. Le nom qu'il nomme est celui qu'on lui répète.

L'enfant apprend à se baser que sur lui et à se désolidariser de ses semblables.

L'enfant a grandi. Il est seul dans sa voiture. Il ne parle à personne dans l'autobus. Il lit le journal, le manuel obligatoire pour le cours. Il observe ceux qui savent comme un spectateur.

Il attend qu'on lui pose la question. Il vote. Il a eu le droit de s'exprimer. Il retourne s'asseoir à sa place. Et il retombe dans le silence...

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