Malgré les campagnes d'éducation, les risques inutiles ou les plaisirs interdits font toujours partie de la vie des jeunes.
Zappiste:
Un sur quatre
a UTILISÉ de la marijuana durant LA DERNIÈRE ANNÉE.
et un sur quatre également
s'est SAOULÉ durant LE DERNIER MOIS.
http://www.capacadie.com/chroniques/2010/12/14/cibler-les-jeunes
le mardi 14 décembre, 2010
Chronique
Cibler les jeunes
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Selon une récente étude, trois jeunes de 12 à 18 ans sur cinq ont déjà essayé de fumer. (Archives)
Par: Luc Desjardins
Bon lundi! Le Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick a révélé des chiffes sur l'état de la santé des jeunes de 12 à 18 ans. Contenus dans un rapport intitulé Portrait centré sur la santé des jeunes néo-brunswickois, ces chiffres ont de quoi inquiéter. J'en reprends ici quelques-uns pour les répéter. Parce qu'on ne doit pas les oublier. Si 70 % des jeunes considèrent avoir une bonne ou excellente santé mentale, plus de 23 000 d'entre eux et elles rencontrent des difficultés au niveau de leur santé mentale. Près d'un jeune sur trois. C'est beaucoup et c'est préoccupant. Bien sûr, il y a l'adolescence qui apporte son lot de déstabilisation émotive, mais il faut tout de même s'inquiéter. Et être à l'écoute. Parce qu'en ce domaine, les solutions doivent être individualisées.
D'autres chiffres sont à garder en tête parce qu'ils sont tout aussi inquiétants. Ainsi, trois jeunes sur cinq, soit 60 %, ne déjeunent pas tous les matins. Ils doivent trouver la matinée longue à l'école avec l'estomac qui gronde et la perte de concentration qui s'ensuit. C'est une grande proportion d'affamés qui prend l'autobus le matin. Sur le plan des habitudes sociales, un jeune sur cinq a déjà été en auto avec un chauffeur ivre, trois sur cinq ont déjà essayé de fumer, un sur quatre a utilisé de la marijuana durant la dernière année et un sur quatre également s'est saoulé durant le dernier mois. Enfin, de ces jeunes qui ont déjà expérimenté avec les relations sexuelles, seulement trois sur cinq avaient utilisé un condom. Ou si vous préférez, 40 % ne l'utilisent pas! En somme, malgré les campagnes d'éducation, les risques inutiles ou les plaisirs interdits font toujours partie de la vie des jeunes.
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Je trouve important qu'on cible les jeunes de temps à autre. Dans notre société vieillissante, on en a trop souvent que pour les baby-boomers, ceux-là mêmes qui requièrent plus de services des gouvernements et qui sont en nombre électoral pour se les procurer. Au risque de déficits budgétaires qui vont reposer, ultimement, sur les épaules des jeunes.
Le pouvoir gris ne se gêne pas également pour réglementer toujours plus les jeunes. Que ce soit les interdits visant la publicité, l'alcool, le tabac, les restrictions sur les permis de conduire tel le couvre-feu de minuit, les normes de comportement toujours plus rigides dans le système scolaire, etc. On parle d'adopter une nouvelle loi sur le taxage. Comme si on pouvait modifier un comportement simplement en réglementant et en punissant encore plus. Cela venant d'une génération qui s'est tout permis, des drogues douces et/ou fortes à l'amour libre. Et qui a tout cassé en termes d'autorité. Tout ça pour revenir à un mode contrôle et d'encadrement toujours plus serré envers une jeunesse qui cherche à apprendre au travers de ses erreurs... de jeunesse, justement.
Si je trouve important qu'on cible la jeunesse, ce n'est pas pour l'accabler, vous m'aurez compris. C'est pour lui donner toute l'importance qu'elle doit avoir dans nos sociétés. C'est la jeunesse qui est porteuse d'avenir. C'est elle qui doit briser les dogmes, questionner les façons de faire. Pour mieux réinventer le monde. Pour mieux découvrir son potentiel et se réaliser. C'est dérangeant parfois. Et c'est bien comme ça. Je préfère une jeunesse qui dérange qu'une jeunesse sans couleur, sans appétit de changement, qui ne fait que de passer entre les cadres réglementés de leur quotidien. Je n'appelle pas à la révolution. Seulement au respect de la vitalité qui doit être celle des jeunes. Et à la place qu'il faut leur donner. J'ai toujours aimé cette formule lapidaire: lorsque la jeunesse se refroidit, le monde entier claque des dents!
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Je me suis récemment rappelé une affirmation qui m'avait choqué. Elle voulait que la population moderne soit celle qui travaille le plus dur dans toute l'histoire de l'humanité. Ça m'a choqué parce que j'avais à l'esprit ces gens d'un temps passé qui se levaient avant le soleil pour trimer dur toute la journée, que ce soit à la ferme, aux champs ou dans les bois. Comment comparer ce labeur physiquement exténuant à la vie moderne de bureau. Or, ces gens qui travaillaient physiquement dur avaient la tête libre. Ils n'avaient que quelques informations sommaires à traiter, au grand air. Leur esprit était calme. De nos jours, tout est compliqué. Dès notre lever, on est bombardé d'informations que ce soit par la radio, les réseaux sociaux, les journaux, le travail, etc. Et ça n'arrête pas du matin au soir, sept jours sur sept, 365 jours par année. Au point où l'esprit se fatigue et la tête flanche. Dépression, burnout, trouble de concentration, sommeil léger, et combien d'autres symptômes qui sont de plus en plus fréquents dans cette ère de l'information.
En prenant connaissance de ce portrait inquiétant d'une jeunesse qui connaît des difficultés au niveau de sa santé mentale, je n'ai pu faire autre que me remémorer cette affirmation. Car c'est cette même jeunesse qui consomme le plus ce bombardement quotidien d'informations. Une jeunesse qui s'enorgueillit de multi-tasker, de tenir de multiples conversations simultanément avec le clavardage, d'être partout en même temps avec le temps réel de l'informatique. Une jeunesse dont le cerveau est largement plus informé que celui de la génération précédente. Et combien davantage de celle des paysans d'une autre époque.
Ce qui ne veut pas dire qu'elle est plus heureuse entre les deux oreilles. Être à l'écoute, c'est ce qu'il nous faut si on ne veut pas d'une jeunesse qui bascule. Et bonne semaine!
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