Fonderie Horne : une cour d’école couverte de poussières d’arsenic emportées par le vent
Une concentration d’arsenic 137 fois plus élevée que la norme québécoise pour la contamination des sols. La Fonderie Horne avait alors tenté de se faire rassurante
Fonderie Horne : une cour d’école couverte de poussières d’arsenic emportées par le vent
Un tas de neige, dans une cour d'école.
Toute la neige contaminée a d'abord été tassée pour ensuite être retirée de la cour de l'école primaire Notre-Dame-de-Protection.
PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-MARC BELZILE
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Guillaume Renaud
Jean-Marc Belzile (accéder à la page de l'auteur)
Jean-Marc Belzile
2023-05-03 | Mis à jour hier à 12 h 02
Les analyses du ministère de l’Environnement, dont Radio-Canada a obtenu copie, démontrent que la poussière emportée par le vent en mars dernier contenait une forte concentration d’arsenic, de cadmium, de nickel et de plomb. Les deux échantillons prélevés à l’école primaire Notre-Dame-de-Protection révèlent les plus hauts niveaux de contamination.
Le 7 mars, de la poussière provenant de concentrés de cuivre entreposés sur le site de la Fonderie Horne a été transportée sur des centaines de mètres. De nombreux citoyens s’étaient alors inquiétés de constater la présence de poussières sur leur terrain.
La Fonderie Horne avait alors tenté de se faire rassurante en affirmant par communiqué qu’aucun concentré de cuivre contenant de l’arsenic n’était entreposé à l’extérieur.
Pourtant, les résultats d’analyse des trois échantillons du ministère de l’Environnement démontrent que les poussières contenaient bel et bien de fortes teneurs en arsenic.
Un prélèvement effectué sur le devant du terrain de l’école Notre-Dame-de-Protection a notamment permis de constater une concentration d’arsenic 137 fois plus élevée que la norme québécoise pour la contamination des sols. Le professeur de chimie environnementale à l’Université de Montréal, Sébastien Sauvé, souligne qu'il n’existe aucune norme sur les fuites de poussières d’une entreprise. La norme de contamination des sols est donc mentionnée afin d'avoir un comparatif.
Concentration de contaminants dans les échantillons prélevés à proximité de la Fonderie Horne
Concentration de contaminants dans les échantillons prélevés à proximité de la Fonderie Horne
Arrière du terrain de l'école
L'avant du terrain de l'école
Presqu'île du lac Osisko
Norme québécoise pour la contamination des sols
Plomb
3190 mg/kg
3300 mg/kg
4260 mg/kg
500 mg/kg
Arsenic
2700 mg/kg
4130 mg/kg
1960 mg/kg
30 mg/kg
Nickel
962 mg/kg
840 mg/kg
1600 mg/kg
100 mg/kg
Cadmium
182 mg/kg
211 mg/kg
190 mg/kg
5 mg/kg
Note : Les données sont indiquées en milligrammes par kilogramme (mg/kg). La norme de contamination des sols est mentionnée à titre d’exemple, puisqu’il n’existe aucune norme sur les fuites de poussières d’une entreprise.
Source : Ministère de l’Environnement
Maryse Bouchard, professeure à l’INRS et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les contaminants environnementaux et la santé de la population, estime que la situation est préoccupante pour les enfants de l’école.
Portrait de Maryse Bouchard, professeure en santé publique à l'Université de Montréal.
La professeure en santé publique à l'Université de Montréal Maryse Bouchard.
PHOTO : RADIO-CANADA
Si j’avais vu ces résultats-là, je n’aurais jamais envoyé mon enfant sortir dehors. Sans vouloir être sensationnaliste, il serait resté à l’intérieur, mon petit garçon, illustre-t-elle, en précisant qu’il est urgent de procéder à un nouvel échantillonnage.
« C’est sérieux, on parle vraiment d’éléments extrêmement toxiques. »
— Une citation de Maryse Bouchard
Pour le professeur en chimie environnementale à l’Université de Montréal Sébastien Sauvé, il est aussi inquiétant de constater que toute cette poussière a été dans l’air pendant plusieurs jours.
C’est aussi rentré dans les maisons, ça s’est déposé sur les sols, sur les comptoirs, il y a aussi des enfants qui rampent par terre. Il y a une certaine période où les gens de la région qui ont reçu ces poussières ont été très exposés à des poussières très contaminées, explique-t-il.
Des enfants exposés pendant des jours
Alors que l’emportement des poussières a d’abord été signalé le 7 mars, la santé publique régionale a émis un avis préventif le 11 mars sur la neige souillée à Rouyn-Noranda.
Trois jours plus tard, la santé publique avait contacté les parents des enfants fréquentant l’école Notre-Dame-de-Protection, mentionnant que s’il y avait la présence de retombées de poussières, elle était limitée et diffuse, et que la situation ne justifiait pas de maintenir les élèves à l’intérieur. À ce moment, aucune analyse approfondie n’avait été effectuée.
De son côté, le ministère de l’Environnement a procédé au prélèvement des échantillons sur le terrain de l’école primaire le 11 mars, pour exiger 10 jours plus tard la décontamination de la cour d’école et des terrains avoisinants.
Sébastien Sauvé, en entrevue.
Sébastien Sauvé est professeur de chimie environnementale à l’Université de Montréal.
PHOTO : RADIO-CANADA
Qu’il y ait eu des émissions de poussières qui contiennent 137 fois le maximum qui est permis dans des sols pour ce genre de site et qu’on nous dise c’est pas grave, que vous pouvez aller jouer dehors, pour moi ça ne fait pas de sens, déplore le professeur Sébastien Sauvé.
À mon avis, ils n’ont pas agi avec assez de précautions. Ils ne pouvaient pas, avec une inspection visuelle, deviner les concentrations, affirme pour sa part Maryse Bouchard.
Interpellée par Radio-Canada, la Direction régionale de santé publique soutient par écrit avoir maintenu sa recommandation habituelle d'appliquer des gestes préventifs pour réduire l'exposition aux contaminants dans le quartier Notre-Dame, soulignant par le fait même la démarche du ministère de l'Environnement visant à faire retirer la neige souillée près de deux semaines après l'événement.
Au moment de publier ce reportage, le ministère de l’Environnement n’avait quant à lui toujours pas répondu à notre demande d’entrevue.
La Fonderie Horne persiste et signe
Malgré les résultats des tests du ministère de l’Environnement, la Fonderie Horne maintient que ses concentrés de cuivres entreposés à l’extérieur ne contiennent pas d’arsenic.
Les concentrés contenant de l’arsenic sont entreposés à l’intérieur en tout temps sur le site de la fonderie. Lors d’échantillonnage de poussières, on peut en effet retrouver de l’arsenic, car celui-ci provient des émissions atmosphériques du procédé, soutient la Fonderie Horne par courriel.
De la poussière noire sur de la neige. Les cheminées de la Fonderie Horne sont visibles en arrière-plan.
De la poussière noire était visible dans le secteur de la presqu'île du lac Osisko à Rouyn-Noranda le 7 mars dernier.
PHOTO : GRACIEUSETÉ - GUY TRUDEL
Dans ce cas-ci, on a eu l’équivalent de plusieurs mois d’un coup en quelques jours comme accumulation de poussières, estime pour sa part Sébastien Sauvé, ajoutant au passage que la concentration de contaminants décelée dans les échantillons du ministère de l’Environnement est particulièrement étonnante.
La Fonderie Horne pourrait d’ailleurs faire l’objet d’une poursuite pénale en lien avec les poussières qui se sont répandues dans plusieurs secteurs de Rouyn-Noranda. Un avis de non-conformité aux normes environnementales a déjà été signalé à l’entreprise.
À lire aussi :
Des résidus miniers de la Fonderie Horne partout sur leur terrain
Fonderie Horne : le ministère savait que du concentré était entreposé à l’extérieur














Heureusement ce n'était pas du cannabis !
Heureusement ce n'était pas du cannabis !
L'arsenic est moins dangereux que le cannabis !
On choisis le cannabis !
On subis la pollution et les bavures, baveux et baveuses, l'orgueil, le manque de respect d'une minute de silence,
ainsi que les nombreuses promesses électoralistes non tenues des CAQ !
FONDERIES
La combustion de combustibles fossiles peut libérer de l’arsenic, on pourra
en retrouver dans les poussières de cheminées, exposant ainsi à l’arsenic
les travailleuses et travailleurs qui entretiennent les fourneaux et cheminées.
Pour Legault et ses ministres de la santé, la $anté économique
des industries meurtrières polluantes même pas avec des salaires à 100 000$ et plus
est beaucoup beaucoup beaucoup plus importante que la Santé publique, lamentable !
Industries qu'ils veulent compenser, récompenser
en les laissant rendre malade et tuer, ne pas respecter, se foutre de nous, et des normes environnementales.
Qui sont les humains les plus vulnérables:
Les enfants, les aînés et les patients immunosupprimés*.
Il va probablement trouver une excuse avec ses pseudos experts en santé achetables.
Genre: l'arsenic ce n'est pas dangereux il y en a dans l'eau !
L'arsenic est un élément naturel très répandu dans la croûte terrestre.
Il est présent dans certaines réserves d'eau potable, y compris les puits.
Et il tue moins que le tabac et l'alcool.
Les CAQ protègent mieux les industries meurtrières que les victimes !
Rappelons que les CAQ sont “Anti Justice Égale Pour Tout le peuple du Québec” !
Legault qui affirme par un mensonge de plus représenter TOUS les Québécois
alors qu'il a exclus les adultes légaux de 18-21 ans du peuple du Québec
du cannabis légal, contrôlé SQDC du droit de choisir de prendre des risques
accordé aux enfants de 6-12 ans et moins pour la consommation d'alcool
et le droit de posséder un permis de chasse et une arme à feu à 12 ans.
Exemple: Près de 70 000 morts évitables acceptables depuis 2018
Pour le tabac fléau mondial mortel, cancérigène, addictif
avec 13 000 morts annuelles, qui nous coute 3,8 MILLIARDS $ par an. Selon Dubé.
Et l'alcool un dépresseur psychotrope fléau mondial mortel, cancérigène, addictif, protégé incité publicisé,
avec 4 000 morts annuelles, de nombreuses visites aux urgences et hospitalisations, maladies mentales.
Rappelons que les producteurs de tabac nous doivent 14 MILLIARDS $
et que l'industrie du tabac a obtenu un 10e sursis pour achever sa restructuration financière.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1967513/ontario-jugement-sursis-tab...
L’industrie du tabac obtient un 10e sursis pour achever sa restructuration financière
Les trois compagnies canadiennes ont obtenu la protection des tribunaux contre leurs créanciers en mars 2019.
JTI-Macdonald Corp, Rothmans, Benson & Hedges et Imperial Tobacco Canada Ltd sont en difficulté financière depuis que la Cour d'appel du Québec les a forcées, en mars 2019, à indemniser à hauteur près de 15 milliards de dollars 100 000 victimes du tabagisme dans cette province.
Elles ont donc jusqu'au 29 septembre 2023.
Pour continuer de rendre malade nombreux cancers, dépendants, tuer
et continuer (slogan des CAQ) faire des profits.
Depuis 2019 ils nous doivent 14 MILLIARDS !
Depuis 2019 le tabac nous coute 3,8 MILLIARDS $ de méfaits évitables acceptables.
4 ans x 3,8 MILLIARDS de méfaits = 15,2 MILLIARDS $
Dubé, Boulet, et ses ouailles/moutons n'exigent pas l'augmentation de l'âge à 21 ans
pour protéger la santé des Québécois.
Leur solution caquiste: Augmenter les taxes, pas l'âge !
Présentement le marché organisé vend 200 cigarettes à 25-30$
ce qui est moins que l'augmentation des taxes caquistes
et le prix d'un carton (Cartoon) de 200 cigarettes de 1954
https://www.youtube.com/watch?v=AAEl0-W_XB8
L'effet positif de l'augmentation des taxes est pour le marché illicite.
Votre gouvernement pro-industries meurtrière est aussi « pro-organisations criminelles » qu'il prétend combattre !
Il leur fourni 20 MILLIONS $ trimestre non taxés, 200 000$ par jour depuis 2018
et la mise en contact de 200 000 clients adultes légaux de 18-21 ans aux marchés illicites.
Et/ou aux Provinces et Territoires qui ont Harmonisé pour leurs adultes de 18-19 ans sans avoir à discriminer.
FONDERIES
La combustion de combustibles fossiles peut libérer de l’arsenic, on pourra
en retrouver dans les poussières de cheminées, exposant ainsi à l’arsenic
les travailleuses et travailleurs qui entretiennent les fourneaux et
cheminées.
L’arsenic est un cancérogène reconnu par le Centre international de
recherche sur le cancer (CIRC) pour le poumon, la peau et la vessie et a été
associé au cancer du rein, du foie, de la prostate et du sang.
L’arsenic est un sous-produit important de l’exploitation de l’or et du
cuivre. En plus des excavations minières dans des gisements de minéraux
sulfurés, qui sont ceux dans lesquels on retrouve souvent l’or et le cuivre,
ce sont particulièrement les activités de fonte et de raffinage de métaux
tels le cuivre, l’or, le plomb et autres métaux non-ferreux, ainsi que la
production d’alliages de métaux, qui peuvent être à l’origine d’une
exposition professionnelle.
Même si l’arsenic est de moins en moins utilisé au Canada, on peut en
retrouver dans des herbicides, des pesticides, des produits de préservation
du bois à utilisation industrielle, lors de l’incinération de déchets, ou
encore dans l’industrie électronique et des semi-conducteurs ainsi que dans
celle de la fabrication de verres décoratifs.
L’arsenic est naturellement présent dans la croûte terrestre et les minerais
à de nombreux endroits sur le globe, dont au Canada. Ainsi, l’érosion ou l’altération
des sols ou des minerais peut entraîner la contamination des eaux
souterraines par l’arsenic.
L’arsenic peut donc se retrouver dans l’eau de puits artésiens et dans
plusieurs aliments cultivés sur des terres contaminées (viandes, volailles,
produits laitiers, céréales). Les crustacés, fruits de mer et certaines
algues peuvent avoir des teneurs assez importantes en arsenic, mais sous sa
forme organique, considérée comme peu toxique.
On peut également retrouver de l’arsenic dans l’air extérieur, surtout en
milieu urbain, dans la fumée de cigarette et dans certains remèdes naturels.
La contamination de l’eau, qui peut aussi être le résultat de la
contamination par des effluents industriels, constitue la principale source
d’exposition environnementale à l’arsenic inorganique.
Sources d’exposition professionnelle
L’arsenic est un sous-produit important de l’exploitation de l’or et du
cuivre. En plus des excavations minières dans des gisements de minéraux
sulfurés, qui sont ceux dans lesquels on retrouve souvent l’or et le cuivre,
ce sont particulièrement les activités de fonte et de raffinage de métaux
tels le cuivre, l’or, le plomb et autres métaux non-ferreux, ainsi que la
production d’alliages de métaux, qui peuvent être à l’origine d’une
exposition professionnelle. De plus, comme la combustion de combustibles
fossiles peut libérer de l’arsenic, on pourra en retrouver dans les
poussières de cheminées, exposant ainsi à l’arsenic les travailleuses et
travailleurs qui entretiennent les fourneaux et cheminées.
Même si l’arsenic est de moins en moins utilisé au Canada, on peut en
retrouver dans des herbicides, des pesticides, des produits de préservation
du bois à utilisation industrielle, lors de l’incinération de déchets, ou
encore dans l’industrie électronique et des semi-conducteurs ainsi que dans
celle de la fabrication de verres décoratifs.
https://uttam.quebec/chronique-MT/arsenic.php
L’arsenic, roi des poisons et poison des rois…
Dre Martine Baillargeon
Dr Louis Patry
Arsenic
L’arsenic est un élément chimique extrêmement toxique, naturellement
présent dans l’environnement. Utilisé autrefois pour traiter diverses
conditions, dont la syphilis et la tuberculose ou encore comme pigment dans
la peinture, l’arsenic a également été utilisé comme poison, entre autres
par les Borgia et à la cour de Louis XIV, en raison de sa grande efficacité
doublée d’une absence totale de goût.
L’arsenic existe rarement à l’état pur et sa toxicité varie selon sa forme
chimique. Il se combine à d’autres éléments, comme l’oxygène, le chlore ou
le soufre pour former des composés inorganiques, ou encore au carbone ou à l’hydrogène
pour former des composés organiques. Les composés inorganiques sont
considérés comme beaucoup plus toxiques que les composés organiques. L’arsenic
peut également être présent sous la forme de gaz arsine, particulièrement
toxique.
Sources d’exposition environnementale
L’arsenic est naturellement présent dans la croûte terrestre et les minerais
à de nombreux endroits sur le globe, dont au Canada. Ainsi, l’érosion ou l’altération
des sols ou des minerais peut entraîner la contamination des eaux
souterraines par l’arsenic. De plus, l’arsenic peut se retrouver dans l’atmosphère
à la suite d’éruptions volcaniques.
L’arsenic peut donc se retrouver dans l’eau de puits artésiens et dans
plusieurs aliments cultivés sur des terres contaminées (viandes, volailles,
produits laitiers, céréales). Les crustacés, fruits de mer et certaines
algues peuvent avoir des teneurs assez importantes en arsenic, mais sous sa
forme organique, considérée comme peu toxique. De plus, dans la majorité des
cas, les concentrations en arsenic inorganique que l’on retrouve dans les
aliments sont très faibles.
On peut également retrouver de l’arsenic dans l’air extérieur, surtout en
milieu urbain, dans la fumée de cigarette et dans certains remèdes naturels.
La contamination de l’eau, qui peut aussi être le résultat de la
contamination par des effluents industriels, constitue la principale source
d’exposition environnementale à l’arsenic inorganique.
Sources d’exposition professionnelle
L’arsenic est un sous-produit important de l’exploitation de l’or et du
cuivre. En plus des excavations minières dans des gisements de minéraux
sulfurés, qui sont ceux dans lesquels on retrouve souvent l’or et le cuivre,
ce sont particulièrement les activités de fonte et de raffinage de métaux
tels le cuivre, l’or, le plomb et autres métaux non-ferreux, ainsi que la
production d’alliages de métaux, qui peuvent être à l’origine d’une
exposition professionnelle. De plus, comme la combustion de combustibles
fossiles peut libérer de l’arsenic, on pourra en retrouver dans les
poussières de cheminées, exposant ainsi à l’arsenic les travailleuses et
travailleurs qui entretiennent les fourneaux et cheminées.
Même si l’arsenic est de moins en moins utilisé au Canada, on peut en
retrouver dans des herbicides, des pesticides, des produits de préservation
du bois à utilisation industrielle, lors de l’incinération de déchets, ou
encore dans l’industrie électronique et des semi-conducteurs ainsi que dans
celle de la fabrication de verres décoratifs.
Voies d’absorption et mécanisme d’action
L’arsenic est rapidement absorbé par les voies respiratoires et
gastro-intestinales, la peau étant une voie d’entrée négligeable, sauf lors
de contacts prolongés. La voie pulmonaire reste la voie d’entrée la plus
importante dans les milieux de travail.
Une fois absorbé, l’arsenic est transporté par le sang et rapidement
distribué dans tous les organes, en particulier le foie, les reins, le cœur,
les poumons, les muscles, le système nerveux, le tractus gastro-intestinal
et la rate. L’arsenic a aussi la capacité de traverser la barrière
placentaire. À la suite d’une exposition prolongée, l’arsenic se concentre
dans les tissus riches en kératine tel la peau et les phanères (ongles,
cheveux, poils) où il peut persister longtemps. Sur le plan cellulaire, l’arsenic
perturbe la synthèse de très nombreuses enzymes et interfère avec plusieurs
mécanismes biochimiques.
Le métabolisme de l’arsenic dans le corps est complexe. Entre autres, un
processus de transformation, appelé méthylation, entre en action afin qu’il
soit plus facilement excrété par les reins. Des facteurs génétiques,
nutritionnels et reliés à la dose influencent le processus de
transformation. Longtemps considéré comme un processus de détoxification, il
existe aujourd’hui une remise en question de cette affirmation à la lumière
des données actuelles.
Impacts sur la santé
Le tableau clinique d’une intoxication à l’arsenic varie selon le type d’exposition.
À la suite d’une exposition importante sur une courte période (jours ou
semaines), les manifestations sont sévères et peuvent apparaître sur une
période de quelques heures à plusieurs semaines.
Les manifestations précoces sont gastro-intestinales (douleurs abdominales
sévères, nausées, vomissements, diarrhée aqueuse sanguinolente) et les
personnes intoxiquées se plaignent également de céphalées importantes, d’étourdissements,
de faiblesse et de léthargie. Des atteintes importantes peuvent survenir sur
les plans cardiovasculaire, respiratoire, neurologique, hépatique, rénal et
hématologique, et peuvent entraîner la mort.
Une intoxication subaigüe ou chronique, avec absorption d’une plus petite
quantité d’arsenic sur une période de semaines ou de mois, peut également
entraîner des effets dans presque tous les systèmes, tels que la fatigue,
des symptômes gastro-intestinaux, des atteintes des systèmes nerveux,
cardiaque et vasculaire (phénomène de Raynaud), des lésions de la peau
(hyperpigmentation et hyperkératose des paumes des mains et de la plante des
pieds), une anémie et une atteinte hépatique. Le diabète, l’hypertension et
des maladies respiratoires ont également été reliées à une intoxication
chronique à l’arsenic. Des séquelles sont fréquentes, tant à la suite d’une
intoxication aigüe que chronique.
L’arsenic est un cancérogène reconnu par le Centre international de
recherche sur le cancer (CIRC) pour le poumon, la peau et la vessie et a été
associé au cancer du rein, du foie, de la prostate et du sang.
Prévention et surveillance biologique
Substance très toxique et cancérogène, l’exposition à l’arsenic inorganique
devrait être réduite au plus bas niveau possible et des mesures de
prévention strictes établies.
Pour les travailleuses et travailleurs exposés à l’arsenic, un programme de
surveillance biologique peut être mis en place, soit des dosages urinaires d’arsenic
inorganique réalisés à la fin de la semaine de travail. Comme l’élimination
rénale de l’arsenic est rapide, le dosage urinaire reflète davantage une
exposition récente survenue au cours des jours précédant le prélèvement.
Lorsque c’est l’arsenic total qui est mesuré (inorganique et organique sans
distinction), il est préférable de s’abstenir de consommer des fruits de mer
au moins 48 heures avant le prélèvement.
Conclusion
L’arsenic inorganique, substance très toxique et cancérogène, peut être la
cause de multiples effets nocifs sur l’organisme. En l’absence de traitement
efficace, l’application de mesures de prévention strictes reste le meilleur
moyen de prévenir des atteintes à la santé.
_______________
Références
Agency for Toxic Substances and Disease Registry, ATSDR Case Studies in
Environmental Medicine. Arsenic Toxicity., Dernière mise à jour: 15 janvier
2010.
Ratnaike RN, Acute and chronic arsenic toxicity, Postgrad Med J 2003;
79:391-396.
LaDou J, Harrison R, Current Occupational & Environmental Medicine, Fifth
Edition, McGraw-Hill Education, USA, 2014.
Répertoire toxicologique de la CSST, Arsenic.
INRS, Arsenic et composés minéraux. Fiche toxicologique FT192.
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Dre Martine Baillargeon MD, FRCSC, CSPQ, DESS travaille à la Clinique de
médecine du travail et de l’environnement du CHUM et au CIUSSS
Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Santé au travail.
Dr Louis Patry MD, FRCP, CSPQ, DEA travaille à la Clinique de médecine du
travail et de l’environnement du CHUM et au CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal,
Santé au travail.
*C'est quoi un patient immunosupprimé ?
On dit d'une personne qu'elle est immunodéprimée lorsque son système immunitaire n'est plus capable de faire face correctement à des agents pathogènes comme des bactéries, des virus, des parasites ou encore des agents toxiques.7 juin 2022
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