Mystères gnostiques

Les gnostiques utilisaient de nombreux niveaux d’initiation, et les mystères de ces différents niveaux n’étaient pas consignés par écrit comme l’étaient les textes survivants plus ésotériques, mais étaient donnés verbalement lors de cérémonies spéciales. Des éléments comme la recette de l’huile sacrée manifestement psychoactive étaient gardés dans le plus strict secret, et seuls les initiés les plus dignes de confiance de la secte les connaissaient. C’était là une méthode standard pour une école de mystère, puisque « la magie révélée est perdue » et de tels secrets ne pouvaient être confiés qu’aux membres les plus fidèles du groupe.

« Les traités gnostiques ne révélaient pas tout... La révélation finale n’était communiquée que de bouche à oreille dans le corps, et par vision hors du corps » [10].

« Il est certain que les textes gnostiques, même pour les questions relatives au culte, favorisent une façon de parler métaphorique symbolique et… évitaient manifestement de communiquer des détails précis relatifs à leurs “mystères” » [3].

Vers 130 à 200 de notre ère, le père de l’Église catholique Irenaeus a accusé les gnostiques d’initier leurs membres à l’aide de « sacrements secrets ». Dans sa discussion des textes gnostiques traitant du rite d’onction, il a énoncé que ceux-ci étaient écrits de façon archaïque, « afin de dérouter même ceux qui sont initiés » [14].

Nous pouvons ajouter aux commentaires d’Ireneaus que les gnostiques écrivaient probablement de manière cachotière pour « dérouter » leurs persécuteurs, comme Ireneaus, car ils craignaient que ceux-ci découvrent la source du pouvoir secret de leur huile d’onction.


[3] Kurt Rudolph, Gnosis: The Nature and History of Gnosticism, Harper, San Francisco, 1987
[10] GRS Mead, Fragments of a Faith Forgotten: Some Short Sketches Among the Gnostics of the First Two Centuries, Theosophical Publishing Society, Londres et Benares, 1900
[14] Elaine Pagels, The Gnostic Gospels, Random House, 1979