Mystères de la foi
Une telle référence dissimulée à d’autres plantes psychoactives peut être vue dans « le mystère des cinq arbres » qui étaient utilisés par Jésus lors de rituels complexes d’initiation chamanique. Ils sont décrits dans ce qui est possiblement le texte chrétien le plus ancien encore existant, l’évangile selon Thomas :
« … Vous avez en effet cinq arbres dans le paradis… celui qui les connaîtra ne goûtera pas la mort. »
Dans la vision gnostique, « ne pas goûter la mort » signifie atteindre un certain état de pureté intérieure ou d’éveil spirituel, auquel point l’initié « reviendrait de la mort » et « ne deviendrait jamais vieux et deviendrait immortel ». C’est-à-dire qu’il s’éloignait de l’ignorance et de l’aveuglement, prenait possession de la conscience entière de son égo spirituel et ainsi réalisait faire partie d’un tout cosmique plus vaste, qui continuait bien après la disparition du corps physique. Jésus appelait l’atteinte de cet état de conscience « supérieur » comme étant « entrer dans le royaume des cieux ».
L’atteinte de cet état gnostique peut être comparée à l’objectif du yoga (qui lui-même signifie « union »), dans lequel l’adepte qui réussit obtient « un changement radical de conscience qui élimine le sentiment individuel » [15].
Comme pour le but similaire de l’union yogique, l’état du « royaume des cieux » ne s’atteint pas instantanément, mais exige des années d’entraînement rigoureux. Comme dans certaines branches de yoga plus anciennes, une variété de plantes psychoactives servaient d’aides pour faciliter l’atteindre de cet état « supérieur » par l’adepte.
Bien que les gnostiques nous donnent certaines descriptions détaillées de ces enseignements chrétiens ésotériques, il est intéressant de noter que le Nouveau Testament y fait aussi allusion dans les récits de Jésus lui-même :
« C’est à vous qu’a été donné le mystère du royaume de Dieu; mais pour ceux qui sont dehors, tout se passe en paraboles, afin qu’en voyant ils voient et n’aperçoivent point, et qu’en entendant ils entendent et ne comprennent point… » (Marc 4:11-12)
[15] George Feurstein, Encyclopedic Dictionary of Yoga, Paragon House, 1990
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