Histoire du chanvre au Canada – 1938-1961 : Les études sont ignorées, la répression s'intensifie

En 1938, le maire de New-York, Fiorello La Guardia, conseilla à l'Association médicale du New-York métropolitain d'étudier l'usage et les effets de la marijuana. Le rapport fut publié en 1944 et reste encore de nos jours l'une des études les plus exhaustives a avoir été réalisées, en ce qui a trait aux effets de la marijuana sur la santé et le comportement social des usagers. Entre autres sujets, l'étude a démontré que le comportement du fumeur en est un d'aimable, de sociable et que l'agressivité et la bélligérance en sont pratiquement absents. Elle démontra également qu'il n'y a aucun rapport entre les crimes violents et l'usage de la marijuana. Les recommandations du rapport furent ignorées.

En 1954, un nouvel acte criminel fut crée au Canada: la possession dans le but d'en faire le trafic. La sentence maximum pour ce crime fut subitement augmentée l'année suivante, passant de sept à quatorze ans d'emprisonnement.

Vers la fin des années 50, une fédération d'agences de bien-être social, appuyée par l'Association médicale de la Colombie-Britannique, fit pression sur le gouvernement fédéral afin qu'il adopte une vision plus réaliste quant à la nécessité de lois anti-drogues sévères au Canada. Ils insistèrent pour que les lois soient réécrites, afin de faire au moins une distinction entre les soi-disant drogues « douces » et drogues « dures ». L'Association médicale nationale ne donna pas son appui à cette recommandation qui fut ignorée une fois de plus. La Loi sur les stupéfiants entra en vigueur en 1961. Alors même qu'elle éliminait le recours au fouet – dernier symbole des jours anti-chinois –, elle augmentait la peine de prison minimum à sept ans pour la culture de cannabis et à quatorze ans pour son importation et exportation. Cela a fait de la loi sur la marijuana la seconde peine minimum la plus sévère dans le Code criminel canadien, surpassée seulement par ce qui etait prévu en cas de meurtre au premier et second degré.