Histoire du chanvre au Canada – 1871-1907 : Les Chinois au Canada

En 1871 de l'or fut découvert le long de la rivière Fraser en Colombie-Britannique. Environ deux mille Chinois sont venus des mines d'or californiennes épuisées, pour venir travailler dans les nouvelles mines sur le littoral de la rivière Fraser. En 1881, la Onderdonk Construction Company se vit accorder la permission par le Gouvernement canadien de faire venir dix-sept mille travailleurs chinois de la province méridionale de Guangdong pour travailler sur la voie ferrée de la Colombie-Britannique. La Onderdonk Construction Company usa d'un stratagème pour faire des profits rapidement, en trompant les travailleurs et en leur faisant croire qu'ils retourneraient dans leur pays très rapidement et riches au-delà de leurs espérances. L'exploitation mesquine de ces hommes qui ont par la suite fait face aux gangs de travailleurs brutaux, est l'un des moments le plus sombres de l'histoire canadienne.

Lorsque le chemin de fer fut complété et que les mines d'or furent épuisées, la ville de Vancouver se retrouva avec des milliers de chinois appauvris vivant dans des tentes et des bidonvilles. Ces hommes étaient prêts à accepter tout travail disponible, souvent à un salaire de quatre dollars par mois. Exclus de la plupart des groupes sociaux et ayant le dédain pour l'alcool, les chinois vécurent une vie de ghetto dans le Chinatown. Comme l'Amérique du Nord était essentiellement britannique à leurs yeux, les Chinois ne voyaient pas d'inconvénient à importer l'opium au Canada puisqu'il leur était vendu à Shanghaï ou Hong Kong par ces mêmes Britanniques. La consommation d'opium est rapidement devenu un moyen pour la population sino-canadienne de soulager la triste réalité de son existence.

Pendant ce temps, les associations de travailleurs de la Colombie-Britannique s'inquiétaient des salaires à la baisse ainsi que d'un marché du travail saturé, et ont rapidement perçu les coolies chinois comme des ennemis. Ils firent pression sur le gouvernement pour qu'il restreigne le nombre d'immigrants et le gouvernement canadien répondit en instaurant une taxe de cinquante dollars par immigrant chinois. Cette taxe n'a cessé d'augmenter jusqu'à ce qu'elle atteigne une somme de cinq cent dollars par tête en 1904. La haine de la population chinoise à Vancouver se traduisit, en 1907, par des émeutes de travailleurs. À ce moment-là, le sous-ministre du Travail, William Lyon MacKenzie King, fut désigné pour enquêter et régler les réclamations en dommages sur la propriété chinoise. Pendant son enquête, MacKenzie King découvrit l'usage d'opium parmi la population chinoise et trouva une solution toute particulière à la crise du travail.