Ceux qui sont oints

Contrairement aux prêtres chamaniques et aux rois des générations précédentes, Jésus n’a pas respecté les tabous stricts de l’Ancien Testament qui limitaient l’usage des huiles saintes de cannabis aux rares élus (Exode 30-33), mais a rompu avec la tradition et commencé à l’utiliser de façon libérale tant dans les rites de guérison que d’initiation.

Par cette distribution libre, le Christ singulier, « celui qui est oint », s’est étendu jusqu’au terme pluriel « les chrétiens », c’est-à-dire ce qui ont été enduits ou oints. « En se frottant de cette onction divine… tirée de certaines herbes ou plantes spéciales, ils croyaient revêtir la panoplie de Dieu » [7].

Comme Jean l’explique dans le Nouveau Testament :

... « Pour vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, et qu’elle est véritable et qu’elle n’est point un mensonge, demeurez en lui selon les enseignements qu’elle vous a donnés » (1 Jean 2:27)L.

… les chrétiens, les « ceux qui sont enduits ou oints », ont reçu « l’enseignement de toutes choses » par l’entremise de « l’onction de la part de celui qui est saint (1 Jean 2:20).

Ensuite, ils n’avaient besoin d’aucun autre enseignant et demeuraient à jamais dotés de toutes connaissances (1 Jean 2:27).

« Peu importe la liste complète des ingrédients que pouvait contenir l’onction chrétienne, ceux-ci auraient sans doute compris les gommes et épices de l’huile d’onction israélite traditionnelle : de la myrrhe, du roseau aromatiqueM, de la cannelle et de la casse… Sous certaines conditions closes, un mélange de ces substances frotté sur la peau pouvait produire le type de croyance grisante en l’omniscience dont parle le Nouveau TestamentN » [8].


[7] John Allegro, The Dead Sea Scrolls and the Christian Myth, 1980
[8] John Allegro, he Sacred Mushroom and the Cross, Paper Jacks, 1980