ARGENT: La SQDC espère atteindre sa maturité d’ici trois ans
L'organisation sera mature lorsqu’elle aura raflé entre «70% et 80%» du marché illicite au Québec. La direction s’est donné pour objectif de capter 50% des parts du marché illicite.
JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON
Mercredi, 10 juin 2020 13:40MISE À JOUR Mercredi, 10 juin 2020 13:40
La Société québécoise du cannabis (SQDC) espère atteindre sa maturité d’ici trois ans avec une centaine de succursales. Pour cette année, une trentaine de magasins devraient ouvrir et la direction s’est donné pour objectif de capter 50% des parts du marché illicite à travers la province.
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«Nos prix sont extrêmement compétitifs. On pense que c’est quelque chose de possible», indique au Journal le PDG, Jean-François Bergeron.
La SQDC vient de terminer sa première année complète d’activités. Les ventes de la société d’État ont été de 311,6 millions de dollars, soit 46 863 kilogrammes de cannabis pour les amateurs de chiffres. Ce sont 26,3 M$ qui ont été remis au gouvernement provincial.
Malgré les impacts de la COVID-19, la SQDC a l’intention de maintenir le cap concernant son plan de croissance. En raison de la pause du Québec, entre autres dans le secteur de la construction, la direction concède toutefois que certains projets seront terminés plus tard cette année.
«Notre plan de déploiement sera peut-être plus compacté dans la deuxième moitié de l’année. On garde les mêmes cibles. Tous les secteurs sont sur notre radar», répond M. Bergeron.
Bien qu’elle n’ait pas de chiffres précis à fournir, la SQDC confirme avoir vu grimper ses ventes durant la pandémie. «Environ 10%» de la croissance est attribuable à la COVID-19.
Objectifs
En mars prochain, ce sont environ 75 000 kilogrammes de cannabis que la SQDC espère avoir écoulé en ligne et à travers son réseau. Ce dernier devrait compter plus ou moins 70 succursales en 2021.
«Ma mission est d’aller chercher le marché noir, et il est partout au Québec, que ce soit avec une logique commerciale ou non», avance M. Bergeron, précisant que la rentabilité des magasins n’est pas l’un des critères évalués avant d’ouvrir une succursale dans une nouvelle région.
La SQDC estime qu’elle sera une organisation mature lorsqu’elle aura raflé entre «70% et 80%» du marché illicite au Québec.
Les prix
Quant aux prix, la direction répond qu’elle n’envisage pas de hausse, bien que cette possibilité ne soit pas écartée. Elle mentionne que ce sont les producteurs qui fixent les prix et que plusieurs ne sont pas rentables. Certains pourraient décider de revoir leurs tarifs.
«Notre modèle, au Québec, est très efficace. Il nous permet d’avoir des prix 23% inférieurs à la moyenne nationale», fait valoir M. Bergeron. «Le prix de vente moyen d’un gramme de cannabis, tous produits confondus, se situe à 7,64$. [...] On sent que le prix commence à être un peu bas. On va le stabiliser, car on ne veut pas encourager la consommation», poursuit-il.
Plusieurs producteurs de cannabis ont été autorisés à poursuivre leurs activités durant la pandémie de COVID-19, ce qui a limité les impacts sur les inventaires.
Par ailleurs, d’ici 2023, la SQDC souhaite miser davantage sur des fournisseurs québécois. La société d’État espère que le siège social de 20% des producteurs auprès desquels elle s'approvisionnera sera au Québec.
La SQDC estime que les produits dérivés devraient représenter 5% de ses ventes cette année. Au cours des derniers mois, le haschich, le pot bio et les boissons prêtes à boire ou infusions de cannabis sont apparus dans les succursales.
«On devrait voir de plus en plus de breuvages. Après, on va voir pour les comestibles solides, comme des muffins au son. Il ne faut pas que cela soit attrayant pour les enfants», note le PDG, ajoutant qu’il faudra attendre encore quelques mois avant de voir des produits comestibles solides sur les tablettes.
Le passage de l’âge légal pour acheter du cannabis de 18 à 21 ans, en début d’année, pourrait également influencer les ventes de la société d’État au cours des prochaines années, confirme la direction.
«Il y a tellement de places à prendre encore, dans le marché, que, pour l’instant, cette mesure ne nuit pas. À terme, cela va toutefois avoir un impact», conclut M. Bergeron.
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